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All the characters are fictional.
5 novembre 2010

Faut-il nécessairement se réjouir ?

Ragazzi! Ragazzi! J'ai rechuté! Snif, je suis ému, ça faisait trop longtemps! Je devenais mélancolique de ma mélancolie, c'était presque mignon. Regardez ce que j'ai trouvé au petit matin sur l'écran de mon ordinateur... Il est revenu! Habemus papam!

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J'ai eu 20 ans et il ne s'est rien passé. Des milliers d'images se superposent dans ma tête. Il est 5 heures du matin et je viens de me réveiller en sursaut. Je m'étais anesthésié de bière à 3h30 pour oublier ma prestation minable dans mon rôle avec S. Et là je me réveille en sursaut d'un rêve où elle venait de m'écrire un message dans lequel elle insistait pour qu'on se revoit. Quand j'ai compris que ce n'était qu'un rêve et que mon téléphone affichait tristement l'heure et rien d'autre, j'ai pris un deuxième coup de marteau sur la tête. Heureusement qu'il me reste des cigarette et une dernière bière négociée à un distributeur automatique. Mon sang est encore trop alcoolisé pour tenter l'anti anxiolytique mais mon ordinateur est simplement en mode veille et m'appelle comme une vieille catin en manque. Le pire c'est que mon rêve incluait aussi un message de mon père, des félicitations pour je ne sais quoi, et je ne sais pas quelle absence de message me fait le plus mal. Sans doute celui de S. Et pourtant je l'ai voulu. J'ai encore fait de la merde. Un peu plus de merde pour remplir la fosse sceptique désespérément vide qui m'habite. Handicapé des relations. Elle était belle pourtant. Je tourne de l'oeil en repensant à son sourire, à ses yeux timides quand elle m'avoue que ses parent sont ***** et à son assurance quand elle me dit quelques phrases en langage des signes. Elle était belle, elle était magnifique putain. Je l'ai bien cherché. J'ai eu 20 ans et il ne s'est rien passé. Qu'est-ce qui devait se passer, j'en sais rien bordel. Mais sûrement pas rien.

2h plus tard

Argh, mais S! Je suis en train de perdre la partie, je m'arrache les cheveux, pas pour chercher où je me suis planté, ça c'est facile, mais parce que je m'apprête à faire de la merde, à penser demander une deuxième chance au risque qu'elle me la refuse et que je me mette un canon dans la bouche. Non, je dois continuer à croire dans la première, elle n'a pas accepté de venir jusqu'ici sans imaginer que, elle ne m'a pas parlé de ses émotions profondes juste pour voir ce que ça allait me faire. Rien ne me touche plus qu'une fille qui me parle de son adolescence et de ses blessures encore grandes ouverte, je deviens fou. Je ne peux plus dormir, il est trop tard pour les pilules et en plus mon estomac me fait un mal de chien. Le Dr House a fait son office, sans succès. Plus de solution sinon tergiverser jusqu'à m'imaginer me couper les deux petits doigts pour elle avant de sombrer dans un coma de sommeil. Ça me rappelle cette nuit sans étoile dans le Yukon, où là aussi deux yeux bruns transperçaient toutes mes pensées. Mais là-bas je refusais de m'endormir pour pouvoir profiter de chaque seconde du bonheur brut qui m'habitait. Ce soir je veux juste tomber et oublier, quitte à revenir dessus demain. Rien ne me rend plus efficace que la mélancolie et une cascade de cheveux reflétant de la naïveté touchante. Mais que c'est dur! Je préférerais cent fois souffrir physiquement, me mettre à vomir tout le contenu de mon bide, au moins je saurais qu'il y a une fin, tandis que là, je dégueule à vide, sans savoir quand ça va s'arrêter.

1h plus tard

Les premiers rayons de soleil effleurent les toitures et les premières larmes d'épuisement chatouillent mes joues, c'est presque rassurant comme sensation. Je me relève pour la troisième fois en me demandant pourquoi j'ai refusé, quelques heures plus tôt, l'assistance médicale. Saleté de masochisme. Je refuse aussi de parler de S., je préfère parler de moi jusqu'à m'en saouler et que mes mots n'aient plus de sens. Pourtant elle est gravée là-haut et ses yeux mi-clos me toisent d'une indifférence froide et tranchante, cruelle, qui me lacère le coeur. Quel calvaire, j'avais presque oublié ces nuits d'horreur, je les croyais à jamais cataloguées à mes quinze ans, quelle naïveté. J'ai envie d'appeler ma mère.

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Mais quel toccard, mouaahahahahahhahahahhahahahahahahahahhahaahhaaaaaaaaaa.

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