Cage dorée, cage d'acier.

J'ai tout simplement tout le temps envie d'écrire. Peut-être pour pouvoir suivre le fil de mes pensées, laissez une trace de cet état d'esprit pour y revenir plus tard. Comme si j'avais besoin de me vider constamment tellement je me gonflais trop vite. Comme quand on traîne un sale rhume et qu'il faut se moucher tous les quarts d'heure pour pouvoir respirer correctement. De plus, la comparaison entre la morve et ce que j'écris est assez explicite.
J'écoute IAM en boucle ces jours-ci (nés sous la même étoile, bouge la tête, je danse le mia, demain c'est loin, l'empire du côté obscur), fini le Klub des Loosers. En fait y a là un vrai fossé, deux pôles du mal-être. Le Klub des Loosers (avec TTC and co) ce sont des petits branlots parigots bobos qui vont dans les clubs à gogo mais qui se font chier royal le reste du temps. Mais se faire chier, c'est vraiment se faire chier, la vacuité etc etc, écrasés par le vide existentiel blabla, béats devant la vie que la société leur "impose", qui retournent la cravate de leur père pour en faire un noeud coulant puis qui prennent dans la coke et boivent du champ' en s'oubliant dans des blondes. IAM c'est le pôle opposé de la société, la banlieue, le quartier, les enroules avec les keufs, ils survivent dans la jungle des HLM, dealent, se font taper dessus par leurs darons, se détruisent les neurones en fumant du mauvais teush, squattent les halls d'immeubles jusque tard de toute façon c'est pas leur mère qui va dire quelque chose puisqu'elle est bourrée. Les uns sont bac +5 les autres bac -5, mais chacun à leur façon, ils sont dégoûtés de la fable du monde.
Vous savez c'est quoi le meilleur là-dedans, et c'est tellement vrai, c'est que chacun envie secrètement, honteusement, l'autre. Les uns rêvant d'une grande maison, d'un père qui est là, d'études et les autres voudraient une bande de potes, devoir se battre pour s'en sortir, être simplement plus simple, ne pas se prendre la tête pour un taff qui doit rapporter 5 briques par mois ou avec des petites pilules pour dormir...
Y'a qu'à voir comment les gars des blocs fantasment sur Scarface, les clips des stars américaines du hip-hop qui souvent viennent de la rue. On pourrait penser que la passerelle est plus facile à traverser dans un sens que dans l'autre, à savoir, que les fils à papa n'ont pas forcément de barrières pour revenir "aux racines", et pourtant ça n'arrive jamais... C'est quelque chose qui s'explique mal, mais qui se résume dans l'expression de cage dorée. Cages dorées pour les uns, cages d'acier pour les autres, mais même combat...
Et si certains arrivent à traverser le fossé, ils traînent de toute façon leur malheur avec eux et finissent par péter les plombs (souvent à cause de la came). J'ai plein d'exemples en tête, du genre Jamel, Jean Sarkozy (http://www.myspace.com/moseyproducer !), 50cent, Guillaume Depardieu (http://fr.wikipedia.org/wiki/Guillaume_Depardieu). Y'en a peut-être un qui aura réussi, c'est François d'Assise, amen!
Plus sincèrement, après avoir posé le problème, la solution est claire.
Il faut se mélanger!

Ecoutez vous-mêmes, le contraste est saisissant;

http://fr.youtube.com/watch?v=f0T0fwzrQ9g
http://www.deezer.com/#music/result/all/klub%20des%20loosers (la 7ème  "Pas stable").